Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
169. Memorandum Mazarins für Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 März 17
Paris 1646 März 17
Kopien: AE , CP All. 75 fol. 408–411 = Druckvorlage; Dorsal fol. 411’: premier mémoire,
überbracht durch Saladin; AE , CP All. 64 fol. 96–100. Konzept Lionnes: AE , CP All. 59
fol. 386–389’, datiert: 1646 März 16. Druck: Mém. et Nég. II S. 95–106; Nég. secr. III
S. 127–130; Gärtner VIII S. 577–589. Regest: Mazarin , Lettres II S. 730.
Beunruhigung der Holländer und des Prinzen von Oranien über das spanische Angebot und die
Gerüchte einer spanisch-französischen Verständigung. Beschwerde bei den Mediatoren über das
Vorgehen der Spanier. Sinneswandel des Oraniers hinsichtlich des Tauschplans. Beilage 1 als
Beweis zu unseren Gunsten. Hinterlist der Spanier: Angebot an Frankreich als Mittel zum Zweck
eines Präventivvertrags mit den Generalstaaten. Hoffnung auf Verhandlungsmöglichkeit über
den Tauschplan in Münster. Alternativlösungen. Portugal. Bayern. Nützlichkeit eines Waffen-
stillstands im Reich. Verärgerung der Mediatoren über den Hochmut der Spanier. Stellung Saa-
vedras . Rat, Contarini durch die Aussicht auf französische Türkenhilfe anzuspornen.
On depesche ce courrier exprès en Hollande sur la nouvelle qu’a donnée icy
le sieur Brasset
S. [ nr. 167 Anm. 4 ] ; Brasset verwies auch Mazarin auf diesen Brief (Brasset an Mazarin, Den
Haag 1646 März 5, Kopie: BN, F. fr. 17898 fol. 185’–187; ferner: Brasset an Mazarin, Den
Haag 1646 März 5, Ausfertigung: AE , CP All. 59 fol. 326–328). Antwort: Mazarin an Bras-
set , Paris 1646 März 17 (= 1. Schreiben), Druck (Auszug): Mazarin , Lettres II S. 293–298.
Mazarin an Brasset, Paris 1646 März 17 (= 2. Schreiben, nach der ersten Unterredung mit
d’Estrades abgefaßt, so wie nr. 170 nach nr. 169), Druck (Auszug): Ebenda S. 298–300; Kon-
zept Lionnes, von anderer Hand fälschlich als an d’Estrades gerichtet bezeichnet: AE , CP
Holl. 36 fol. 100–100’, hier (fol. 100) auch noch der letzte Absatz des ersten Schreibens.
naires qu’avoient conceu Messieurs les Estatz de la dernière proposition que
les médiateurs vous avoient faicte de la part de nos parties. Je ne m’ amuse-
ray pas Messieurs à vous spéciffier tout le détail puisque je ne doubte nulle-
ment qu’il ne vous en ayt amplement informé, mais il est certain que jamais
artiffice ne fut mieux conduict, et que les Espagnolz ont faict en un mesme
temps jouer tant de divers ressortz qu’il a esté malaisé à Messieurs les Estatz
et à monsieur le prince d’Orange mesme de s’empescher d’y estre surpris
d’abord.
Ilz ont faict publier par cent voyes différentes que la paix estoit conclue par le
moyen du mariage de l’infante avec le Roy à qui l’on baille en dot les Pays-
Bas, que les Provinces-Unies se treuveroient comprises dans cette cession, que
tout avoit esté négotié par un père Isaac Jacobin , qu’il ne passeroit pas trois
sepmaines que l’on n’en vist l’effect, que c’ettoient là les conventions secrettes
dont l’on estoit demeuré d’accord, et que la Reyne devoit pour l’apparence
prononcer de la sorte en suite de la rémission qu’ilz en avoient faicte au juge-
ment de Sa Majesté.
L’allarme ne peult estre plus grande que le sieur Brasset l’a représenté, toutes
les lettres particulières de Hollande ne contiennent aultre chose, divers minis-
tres en escrivent en ce sens, et Paw et Knuit en ont parlé en sorte qu’ilz ont
voulu faire croire la mesme chose, et comme de ce costé-cy on faict tout ce
qui se doibt pour rasseurer les espritz, aussy je vous prie Messieurs de n’y rien
oublier du vostre.
Monsieur le prince d’Orange en a esté fort altéré, ayant esté trois jours entiers
dans la ferme croyance que la paix estoit faicte, qu’on ne luy avoit envoyé
d’Estrades que pour l’amuser, et ayant mesme délibéré pendant ce temps-là
s’il devoit appuyer la résolution que quelques-uns conseilloient de prévenir la
France par un traicté particullier, et d’accepter les avantages que les ennemis
offroient à Messieurs les Estatz et à luy en son particulier; mais on m’asseure
qu’avant que ledict sieur d’Estrades l’ayt quitté il estoit tout à faict revenu.
Cependant il n’a pas esté luy-mesme exempt du soupçon d’avoir eu cognois-
sance de cette négotiation et d’y avoir consenty, et la Hollande fomente cette
croyance parmy les aultres.
Ces advis ne sont pas allez simplement dans toutes les Provinces-Unies où ilz
devoient faire le principal coup, on en a escript icy de tous costez de Flandres
et d’Allemagne.
L’ambassadeur de Hollande en cette cour m’a envoyé un billet ce matin pour
m’en donner part, et en mesme temps de l’offre qu’avoient faict faire les Es-
pagnolz à Messieurs les Estatz de conclurre leur traicté avec eux avant le nos-
tre , et de leur accorder tout ce qu’ilz pourroient désirer.
Je remercie Dieu de tout mon cœur de m’avoir inspiré la fermeté que j’ay eue
à ne vouloir jamais rien escouter icy. Car sy nos parties eussent eu en ce ren-
contre la moindre chose en main pour faire veoir à Messieurs les Estatz, il
eust esté bien à craindre que leur malice n’eust réussy, et qu’il ne nous eust
esté bien difficile d’y remédier.
C’est à vous aultres Messieurs maintenant à faire voz plaintes
bien hautement comme je les ay faictes icy au nonce et à l’ambassadeur de
Venize, que j’ay envoyé quérir ensemble pour leur tesmoigner de la part de Sa
Majesté le sentiment qu’elle a de l’estrange procéder de nos parties qui nous
présentent du poison dans une coupe d’or et qui nous saluans avec civilité
essayent de nous porter la dague dans le sein. Ilz n’ont sceu me respondre que
des espaules, n’ayant peu treuver des raisons pour soustenir cette conduicte,
estans d’ailleurs informez de ce qui s’est passé en Hollande. Je leur ay tesmoi-
gné que puisque l’artiffice des Espagnolz ne produiroit que la continuation de
la guerre, on se porteroit volontiers icy à les satisfaire là-dessus, et il est remis
à vostre prudence sy vous le jugez à propos de passer mesmes plus avant
donnant à entendre que l’on a mis icy en délibération de rompre au lieu où
vous estes toute sorte de traicté avec les Espagnolz jusqu’à ce que cognoissans
mieux qu’ilz ne font l’estat de leurs affaires et des nostres, ilz ayent changé de
façon d’agir dans la négotiation.
Il y aura aussy belle matière d’exaggérer la malice qu’ilz ont eue de nous faire
prier par les médiateurs de ne rien mettre dans les gasettes de leur proposition
pendant qu’ilz ont eux-mesmes pris soin de la faire publier en tous les lieux et
par tous les moyens dont ilz ont peu s’aviser.
Un des mauvais effectz que leur malice a produict jusqu’icy c’est d’apporter
quelque changement dans l’esprit du prince d’Orange touchant le party d’ es-
change des Pays-Bas avec la Catalogne. Vous avez veu Messieurs la coppie de
la lettre que le sieur d’Estrades m’escrivit de la première conférence qu’il avoit
eue avec ledict sieur prince sur ce subjet . Il paroissoit par là qu’il n’ approu-
voit pas seulement le party, mais qu’il le souhaittoit avec passion pour son
intérest propre, et que s’il eust peu estre asseuré d’avoir Anvers moyennant
Maestrickt, et que l’Espagne cédast aux Estatz toutes ses prétentions et se 1
droictz, et que la France ratiffiast après cette cession, il n’y avoit rien de sy
avantageux à Messieurs les Estatz et à luy que l’heureux succès de cette négo-
tiation . La seconde lettre du sieur d’Estrades
ne contient que deux motz, que les affaires avoient changé de face, et que
comme il espéroit ariver plus tost que sa lettre il ne vouloit pas faire un dis-
cours inutile. Je tiens néantmoins que comme les raisons qui le luy ont faict
gouster sont tousjours les mesmes et ont la mesme force, son changement
d’advis ne regarde pas la substance, mais seulement la manière de la négotia-
tion ; et je me confirme dans cette oppinion sur ce que Brasset mande qu’il a
tesmoigné désirer que tout soit remis à Munster dont j’infère que ce qu’il aura
peult-estre retranché, c’est le conseil de la traicter icy secrettement, mais le
sieur d’Estrades nous en esclaircira bientost, et à la vérité, je compatis en quel-
que façon audict prince dans les soupçons qu’il a conceus. Car s’estant ren-
contré que ledict sieur d’Estrades luy a faict l’ouverture que vous sçavez pres-
que en mesme temps que la proposition des Espagnolz a esclaté à Munster, il
a eu quelque apparent subjet de croire qu’on s’addressoit à luy pour avoir son
consentement d’une chose qui estoit desjà concertée et résolue.
Cependant il est arivé bien à propos que monsieur le nonce a receu une nou-
velle lettre du marquis Mattei qui est à Bruxelles dattée du 10 e du courant par
laquelle il presse extraordinairement d’obtenir la permission de venir icy pour
faire des propositions pour la paix, ou qu’il aura grand subjet de croire que le
désir que nous en faisons paroistre n’est pas dans le cœur comme sur les lè-
vres . J’envoye l’original de la lettre à monsieur le prince d’Orange
Vgl. Mazarin an Brasset, Paris 1646 März 17, Druck (Auszug): Mazarin , Lettres II
S. 293–298, erwähnt S. 296f. Mazarins Brief an den Oranier (mit Originalbrief Matteis) als
Beilage. Zu Mattei s. [ nr. 139 Anm. 10 ] .
aultres Messieurs une copie dont vous jugerez sans doubte qu’il ne nous pou-
voit ariver une chose plus à point nommé pour destromper tout à faict ledict
sieur prince que nous ayons jamais entretenu à son insceu aulcune intelli-
gence ou négotiation avec nos parties, les pressantes instances qu’on nous
faict pour traictter et pour escouter séparément faisans bien veoir que nous ne
l’avons pas faict jusqu’à cette heure.
Il eschet de faire deux refflections entre plusieurs aultres sur la teneur de la-
dict lettre, l’une qu’estant escripte après la proposition de noz parties à Muns-
ter , et avant qu’avoir sceu la responce qu’y feroit Sa Majesté, il paroist évi-
demment qu’ilz ne s’attendoient pas qu’elle pust rien produire icy pour l’ ac-
commodement et ainsy que leur visée en cela n’estoit pas de traicter avec la
France, mais d’en séparer ses alliez par la jalousie d’un traicté. Et en effect je
suis averty de bon lieu que quelques-uns des ministres des princes adhérens
au party de la maison d’Austriche à l’assemblée et ceux de l’Empereur mesme
en ont parlé comme n’en faisant point de cas, et comme d’une ouverture va-
gue qui ne pouvoit avoir de bonne suite pour la paix.
La seconde refflection est que les Espagnolz nous déclarent assez librement
qu’ilz ne cesseront jamais leurs poursuites pour obliger les uns et les aultres à
des traictez particuliers.
Et certes sur ce fondement-là ilz ne pouvoient pas nous tendre un piège plus
dangereux que lorsqu’ayant faict semblant de remettre au jugement de la
Reyne la décision de tous les différens, ilz ont en mesme temps faict dire aux
principaux des Provinces-Unies, et semer le bruict parmy le peuple, qu’ enco-
re qu’ilz fussent en estat de conclurre tout avec la France en peu de jours,
néantmoins que sy Messieurs les Estatz vouloient proffiter de la conjuncture
se résolvans à nous prévenir, ilz estoient tous prestz de traicter avec eux, et de
leur donner toutes les seuretez qui les contenteroient le plus pour la fidelle
exécution de ce qui auroit esté arresté.
Enfin on descouvre chaque jour plus clairement que quand les ministres d’ Es-
pagne nous ont faict cette belle proposition ç’a esté sans en avoir jamais en
aucun ordre du roy leur maistre quoy qu’en disent au contraire les médiateurs
et quelques aultres, mais simplement pour gagner temps, acquérir créance, et
applaudissement, et sans s’engager à rien ny s’exposer à aulcun préjudice, es-
sayer de nous en causer plusieurs, jettans d’un costé des soupçons et des
craintes dans l’esprit des ministres de Messieurs les Estatz ou plustost de tou-
tes les Provinces-Unies, et de l’aultre, leur offrant en mesme temps des expé-
diens faciles, avantageux, et apparemment seurs pour les obliger à un traicté
particulier soubs le prétexte plausible de se garentir du mal qui leur ariveroit
sy la France et l’Espagne s’accommodoient ensemble sans qu’ilz y fussent
compris, et nottamment s’ilz avoient ceddé à cette couronne les droictz qu’ilz
ont sur les Provinces-Unies comme ilz leur ont insinué que le mauvais estat
de leurs affaires les contraindroit bientost à en venir là.
Tout cela nous faict veoir qu’il ne suffit pas que nous observions une exacte
fidélité et sans reproche, mais qu’il fault estre continuellement alerte et avoir
sans cesse l’œil ouvert pour empescher qu’il ne nous arive quelque inconvé-
nient par l’artiffice de nos ennemis.
Cependant je veux me promettre que nous ne demeurerons pas longtemps
dans cet embarras, et qu’après avoir rendu les Estatz bien capables de nostre
sincérité tout ce grand fracas n’aura servy qu’à nous faire faire la paix avec
plus d’avantage aux uns et aux aultres.
Je me flatte mesme que comme monsieur le prince d’Orange à ce que Brasset
mande avoit desjà commencé d’insinuer aux Estatz qui luy avoient demandé
son advis sur ce mariage, que ce n’estoit point une chose sy estrange ny sy
affreuse qu’on se la figuroit, et que sy en parlant des Pays-Bas pour dot la
France avoit la portion qui luy est réservée par le partage du traité de 1635 et
Messieurs les Estatz l’aultre, il n’y auroit rien à dire; je me flatte, dis-je que ces
peuples s’accoustumans à cette ouverture et se rendans capables des avantage 1
qu’ilz y rencontreroient, toute l’allarme qu’ilz en ont prise pourroit bien
aboutir à la fin à la chose mesme et à conclurre la paix par un expédient où
nous et eux pouvons treuver nostre compte avantageusement; mais ce succès
deppend plus que jamais de vostre industrie et vostre addresse puisque la né-
gotiation non seulement ne peult plus estre conclue, mais ne sçauroit estre
traictée qu’à Munster.
Que sy cet eschange ne peult absolument avoir lieu, et que nous ne puissions
non plus ajuster un eschange particulier de la Catalogne sans y comprendre le
Roussillon avec quelque portion des Pays-Bas qui fust à nostre bienscéance, il
fauldra viser à faire une trêve pour la Catalogne retenant par la paix la comté
de Roussillon, Roses, et ce que nous avons conquis dans la Flandre, faisant s’il
est nécessaire comme il a esté mandé quelque eschange de places pour la com-
modité et satisfaction commune ou convenant du rasement de quelques-unes
pour les contenter. Les trêves pour la Catalogne et pour le Portugal seront
d’aultant plus avantageuses pour nous qu’on pourra les obtenir plus longues,
et on estimeroit extrêmement que du moins celle de Catalogne fust de la du-
rée de celle des Estatz avec l’Espagne.
J’ay esté satisfaict extraordinairement de veoir dans vostre dépesche la façon
dont vous avez parlé aux médiateurs sur les affaires de Portugal. Il n’y a point
de doubte que continuans avec cette fermeté nous ne remportions des avanta-
ges notables dans la conclusion de la paix.
Je me serviray Messieurs de l’advis que vous me donnez pour ce qui regarde le
duc de Bavières, et j’essayeray par la voye du nonce de le faire parler et décla-
rer nettement ce qu’il prétend, ce qu’il veult et ce qu’il peult faire. Cependant
je vous envoye un extraict de ses dernières dépesches à monsieur le nonce, et
quoyque ce ne soit qu’une répétition de ce qu’il a souvent mandé, j’ay jugé à
propos de le faire traduire en françois et le faire chiffrer, m’estant fasché
quand j’ay appris qu’on ne l’avoit pas faict jusqu’à cette heure parce que la
moindre dépesche qui se fust esgarée, nous ne luy aurions pas seulement faict
un notable préjudice, mais à nous-mesmes auprès de nos alliez quand ilz eus-
sent sceu cette intelligence.
Quant à la suspension d’armes dans l’Empire, je me remetz à ce que je vous
en ay desjà mandé , me confirmant tous les jours dans la créance qu’elle nous
seroit très utile. Je suis bien aussy de vostre advis que les ministres de Suède
ont eu grand tort de n’y prester l’oreille, et y donner les mains avant que leur
armée se retirast des Pays héréditaires.
Il ne fault pas révocquer en doubte que les Espagnolz ne travaillent par toutes
sortes de moyens possibles à empescher cette suspension, et avec la mesme
vigueur qu’ilz s’opposeroient à la paix de l’Empire sans y estre compris, puis-
qu ’à leur esgard la trêve leur causeroit le mesme préjudice.
Sy pour faciliter la conclusion de cette trêve il estoit nécessaire de promettre
de nostre part que l’armée de monsieur de Turenne ne seroit point employée
dans la Flandre, il n’y auroit pas difficulté d’y consentir et de s’y obliger parce
qu’on pourroit ne la faire pas agir moins utilement dans l’Italie ou dans la
Franche-Comté.
Louis del Pallaggio m’escrit aussy
diateurs de Peneranda qui les avoit maltraictez sur les affaires de Portugal et
qu’il avoit recognu qu’ilz en estoient demeurez d’aultant plus picquez qu’il
leur semble que l’estat des affaires d’Espagne ne luy permet pas de le prendre
d’un ton sy hault. Je ne doubte point que vous ne vous serviez utilement en
semblables rencontres des desgoustz qu’ilz reçoivent de nos parties pour nous
les acquérir et rendre plus favorables, leur faisant cognoistre la différence de
nostre conduicte, et que la France qui a tous les advantages traicte avec toute
civilité possible pendant que les Espagnolz qui sont dans la dernière misère
ne peuvent se deffaire de leur arrogance et de leur haulteur avec des personnes
qu’ilz doibvent respecter, quand il n’y auroit d’aultre motif que les services
qu’ilz taschent et sont capables de leur rendre.
Le mesme Pallagio me donne advis que Saavedra est tout à faict décrédité près
de Peneranda, et que celluy-cy le maltraicte fort. Je ne sçay pas ce qui en
est.
Je perciste tousjours à dire que la plus forte raison auprès de Contarini, et
pour l’obliger à haster la paix, et pour nous faire avoir nostre satisfaction dans
l’Empire et avec l’Espagne, et pour faire conclurre un accommodement avec
les uns et avec les aultres, en quelques façon que ce puisse estre, c’est de le
chatouiller sur les offres d’assistances contre le Turc, et que quand la France
seroit tout à faict libre, elle ne songeroit pas alors seulement à donner les
mains pour résister à l’ennemy commun, mais à mettre les choses en estat que
l’on pust faire sur luy des progrès considérables, et nottamment la républic-
que de Venize qui en auroit les moyens plus qu’aulcun aultre du costé où elle
confine avec les Ottomans pendant qu’ilz seroient en tant d’aultres endroictz
divertiz par de puissantes armées. Je vous prie Messieurs de faire jouer sou-
vent cette batterie et de croire qu’elle portera grand coup.
1 Mattei an Bagni, Brüssel 1646 März 10, Kopie [fehlt].
2 Auszug aus Briefen Maximilians von Bayern an Bagni, [München] 1646 Februar 26 und 28,
frz. Übersetzung, Konzept Lionnes: AE , CP All. 59 fol. 258–260’ :
Maximilian verlangt zu
wissen, auf welchen endgültigen Forderungen Frankreich bestehen will; verweist auf den Wi-
derstand der Stände gegen die französische Satisfaktion und rät zu verstärktem Einsatz zum
Schutz der Katholiken gegen die Ansprüche der Protestanten. Drängt auf Erklärung Frank-
reichs zu seinen Gunsten in der pfälzischen Frage. Bietet, im Fall der Erfolglosigkeit seiner
Mission zum Kaiser
S. [ nr. 165 Anm. 2 ] .
, schriftliche Versicherung gegenseitiger Unterstützung an; lehnt es jedoch
ab, sich auf Abtretung des Elsaß an Frankreich verpflichten zu lassen sowie über eine engere
Verständigung in Münster zu verhandeln. Rechtfertigt die Sendung seines Ministers
Ernst, s. [ nr. 18 Anm. 10 ] .
nach
Osnabrück.
wissen, auf welchen endgültigen Forderungen Frankreich bestehen will; verweist auf den Wi-
derstand der Stände gegen die französische Satisfaktion und rät zu verstärktem Einsatz zum
Schutz der Katholiken gegen die Ansprüche der Protestanten. Drängt auf Erklärung Frank-
reichs zu seinen Gunsten in der pfälzischen Frage. Bietet, im Fall der Erfolglosigkeit seiner
Mission zum Kaiser
S. [ nr. 165 Anm. 2 ] .
ab, sich auf Abtretung des Elsaß an Frankreich verpflichten zu lassen sowie über eine engere
Verständigung in Münster zu verhandeln. Rechtfertigt die Sendung seines Ministers
Ernst, s. [ nr. 18 Anm. 10 ] .
Osnabrück.